The Last Guardian, un titre en développement depuis 2007, raconte l’histoire d’un garçon qui apprivoise une bête mangeuse d’hommes. Le titre est-il à la hauteur des attentes?
Mon test.
The Last Guardian est le troisième jeu du créateur des légendaires ICO et Shadow of the Colossus: Fumito Ueda. Le jeu aura pris 9 ans à développer et on le sent au niveau du graphisme et des commandes, qui ont des airs de «génération précédente» (PlayStation 3). Mais ne vous laissez pas décourager par ceci, car The Last Guardian représente l’analogie parfaite du joyau brut.
Un réveil abrupt
Le jeu commence alors que le petit garçon incarné par le joueur se réveille… le corps couvert de tatouages étranges, et aux côtés d’un Trico, une bête mangeuse d’hommes!
Le joueur devra apprendre à contrôler le petit personnage et à doucement apprivoiser la bête, s’il souhaite sortir de l’endroit où il se trouve.
Rien n’est dit au début du jeu… et très peu est dévoilé tout au long de celui-ci. Le jeu est ponctué d’interventions verbales du protagoniste aujourd’hui vieux, ainsi que d’images de contrôleur précisant quelle commande utiliser, qui servent d’indices pour aider à la progression. Même après 4 ou 5 heures de jeu, on a des pistes, mais rien de bien clair… et c’est parfait ainsi!
Avis aux amateurs d’action: le rythme du jeu est lent. Très lent. Mais les actions de la bête et l’interaction avec celle-ci capte constamment notre attention. D’ailleurs, peu d’interactions sont permises en début de partie. Celles-ci sont présentées au fur et à mesure que le joueur progresse dans l’histoire.
Attention, le reste de la critique peut contenir des divulgâcheurs mineurs (oui, le mot est laid, j’en conviens). Vous avez été avertis. 😉
On sent que le petit héros et la bête craignent certaines objets, symboles ou situations. Certaines explications sont amenées sur le coup, au moyen de visions, alors que d’autres non. Du moins, pas immédiatement.
D’ailleurs, il est plutôt difficile de faire mourir le personnage, à moins de le faire tomber dans le vide. S’il tombe de haut, sur le sol, il est blessé pendant quelques secondes (une minute tout au plus), puis se remet à gambader comme si rien ne s’était passé. S’il tombe dans le vide, on se retrouve dans un écran où on doit appuyer sur toutes les touches du contrôleur à plusieurs reprises afin de reprendre le jeu.
L’interaction avec des objets ou le décor est plutôt limitée: on peut activer certains mécanismes, grimper ou descendre des échelles, des cordes, des chaînes, prendre certains objets, mais tout est réduit au strict minimum et favorise l’exploration.
L’interaction avec la bête, elle, augmente avec le temps. On peut éventuellement lui «donner des ordres»… ou plutôt la guider, parce qu’elle ne suivra (ou comprendra) pas nécessairement toujours, ce qui rend le tout plutôt réaliste.
Parlant de réalisme, l’exploration est au cœur de ce jeu, puisque rien n’est mis en surbrillance afin de guider nos pas. Heureusement, le jeu étant plutôt linéaire, ça ne devient pas un problème, mais plutôt partie intégrante de l’expérience.
Ma critique
L’histoire est captivante. Les mouvements de la bête sont vraiment très réalistes. On y croit… jusqu’à ce que le petit garçon grimpe sur elle. Commencent alors les problèmes de collision (le petit garçon disparaît parfois) ou de caméra (la caméra bloque physiquement dans l’environnement, ou passe à travers le corps de la bête). On peut facilement faire un parallèle avec le tout premier jeu Tomb Raider (Lara Croft), il y a 20 ans!
L’autre problème du jeu, c’est que l’histoire est totalement linéaire. On doit poursuivre un chemin tracé d’avance, avec des obstacles ou casse-tête parfois simples, parfois complexes, étant donné le manque d’indices.
Si le graphisme est superbe (les décors sont souvent à couper le souffle de par leur magnitude), et les animations de la bête sont totalement réalistes. Par contre, le personnage principal est plutôt simple. Et on est loin du 30 ou 60 images à la seconde, comme la plupart des jeux actuels sur PS4, mais ce n’est pas critique (à part pour les puristes, peut-être).
En ce qui me concerne, j’avais le même sentiment que lorsque je jouais à des jeux d’aventure comme Another World (même si les mécaniques de jeu sont différentes). Une histoire mystérieuse, racontée par le petit garçon, devenu vieillard, un rythme lent qui permet de la savourer, et qui rend le jeu accessible à tous, peu importe leur âge.
On s’attache à la bête, franchement réussie. On a pitié d’elle lorsqu’elle est coincée quelque part, on aime l’appeler et la caresser pour la calmer. Mais elle peut aussi faire peur, lorsqu’elle est en mode attaque ou défense.
Points positifs
- Le réalisme de Trico, tant dans ses actions que réactions
- L’immersion créée grâce au lien entre les 2 personnages, les décors et la musique
- L’histoire et sa narration
Points négatifs
- Collisions graphiques
- Problèmes de caméra
- Certaines commandes qui ne respectent pas les conventions actuelles
Mon évaluation
Un excellent jeu à essayer pour vivre et se faire raconter cette histoire mystérieuse. Des problèmes techniques omniprésents (collisions, caméras), mais l’ambiance nous fait passer par-dessus.
- Histoire : 5/5
- Graphisme : 3.5/5
- Son : 4.5/5 (trame sonore disponible)
- Aspect technique : 3.5/5
- Note globale : 4/5
The Last Guardian est offert en version régulière ou en Édition Collectionneur, ce qui comprend une jolie boite, un boitier métallique, un livre d’esquisses de 72 pages, la trame sonore, une statuette et plus encore.
Giovanni Zappavigna
Bonjour Stephane,
J’étais en train de chercher des critiques sur The Last Guardian car j’ai des amis qui m’en ont parlé, je suis tombé sur vontre blog et après avoir lu votre article je crois que j’ai enfin trouvé mon cadeau de Noël!
Je suis content car de nos jours il n’y a plus beaucoup de jeux qui ont une histoire captivante, mais The Last Guardian a l’air incroyable.
Stéphane
Super, alors tant mieux! 🙂