J’ai eu la chance de voir, mardi, deux nouvelles oeuvres multimédias présentées au Planétarium Rio Tinto Alcan. Ces oeuvres, inspirées des sciences et de la nature, nous font tantôt découvrir les astéroïdes, comètes et autres petits corps célestes, tantôt voyager de l’infiniment grand à l’infiniment petit.
La première, intitulée Voyageurs de l’ombre, invite le spectateur à découvrir certaines des plus récentes explorations spatiales réalisées grâce à des sondes. La seconde, Kyma, est une oeuvre originale expérimentale issue d’un accord sans précédent entre le Planétarium et l’ONF.

Charles Mathieu Brunelle, d’Espace pour la vie

Claude Joli-Coeur, de l’ONF
Voyageurs de l’ombre
Cette oeuvre porte trois missions d’exploration des petits corps célestes qui échappent à notre regard, mais qui peuvent nous en apprendre beaucoup sur notre système solaire. En suivant les traces des sondes Dawn, Rosetta et New Horizons, le spectateur pourra en apprendre plus sur Cérès et Vesta, les deux plus gros corps de la ceinture d’astéroïdes, sur Pluton, ainsi que sur les comètes.
S’adressant aux gens de tous âges (7 ans et plus), cette oeuvre produite par la firme américaine Evans & Sutherland a été adaptée d’une façon fort intéressante par l’équipe du Planétarium. Un animateur scientifique commente l’animation en direct, se promenant parfois dans la salle, entre les spectateurs, pour non seulement donner de l’information, mais aussi poser une ou deux questions simples du genre «Avez-vous entendu parler de…?», auxquelles les spectateurs répondront d’un oui ou d’un non. Mine de rien, la présence humaine vient grandement ajouter à l’expérience, versus une écoute passive. Le tout est accompagné d’une musique originale de Nicolas Borycki et soutenu par une nouvelle conception sonore de Benoit Dame, ayant tous deux collaboré à l’oeuvre Kyma, dont je vous parle ci-dessous.
Voyageurs de l’ombre dure 25 minutes, concluant sur une note optimiste quant à l’exploration spatiale future.
Kyma, ondes en puissance
Kyma est la toute première oeuve réalisée en partenariat entre le Planétarium et l’ONF. Elle a été tournée en partie avec la caméra Vantrix PRO 25, qui capte à 360 degrés (résolution de 5000×5000 pixels), sans couture ni distorsion. Parfait pour la projection dans un dôme comme celui du Planétarium de Montréal!
Le réalisateur Philippe Baylaucq a d’ailleurs obtenu carte blanche par l’ONF, pour ce mandat. Le résultat est une oeuvre expérimentale tantôt pseudo-scientifique, tantôt totalement artistique. Je dis pseudo-scientifique parce qu’on n’y apprend rien (ou presque). Le système solaire est illustré, on y aperçoit des champs magnétiques et autres ondes, des phénomènes comme la photosynthèse et la vie y sont représentés, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, donc.
Des visuels fort réussis servent de transitions entre les séquences présentées. Par contre, celles-ci ne s’intègrent pas toujours de façon fluide et on sent une légère cassure entre du matériel animé et des séquences vidéo plus traditionnelles. On a parfois aussi droit à des performances de cirque: des artistes qui tournent dans un cerceau, par exemple, ce qui n’est pas sans rappeler l’orbite des planètes. Cet aspect est moins venu me chercher, mais plaira certainement aux amateurs du genre.
Le tout est enveloppé par une trame musicale sublime, signée Robert Marcel Lepage, assisté par Nicolas Borycki. La conception sonore, confiée à Benoit Dame est, elle aussi, à la hauteur.
Le produit final, d’une durée d’environ 30 minutes, constitue un superbe voyage visuel et sonore à travers l’espace et la vie.
Un programme double qui devrait plaire à tous de par sa diversité, pour ne pas dire son contraste entre les deux oeuvres. Un volet plus scientifique et un volet plus artistique, presque dans l’abstrait.